Avez-vous déjà vu un ver luisant ou une luciole ?

À sa découverte !



Les vers luisants appartiennent à la classe des insectes et plus précisément à l’ordre des coléoptères. Ils font partie de la famille des Lampyridae.
Il existe, en France métropolitaine, onze espèces de Lampyridae, dont dix espèces de vers luisants et une espèce de luciole.

Ils présentent un dimorphisme sexuel, c’est-à-dire que les mâles et les femelles ont une morphologie différente. Ce sont uniquement les femelles qui émettent une lumière continue grâce à une réaction biochimique entre trois molécules, la luciférine, la luciférase et l’oxygène. Ce phénomène est appelé la bioluminescence. Les femelles restent au sol, car elles sont dépourvues d’ailes (aptères). En revanche, les mâles sont dotés d’une paire d’ailes et volent à la recherche d’une lumière signalant la présence de femelles. Les mâles ont également des yeux hypertrophiés facilitant la recherche des femelles.

Le mâle (à gauche) est souvent beaucoup plus petit que la femelle.


La durée de vie des vers luisants adultes est d’une quinzaine de jours à trois semaines. Lorsque les femelles se sont accouplées, elles pondent leurs œufs sur des plantes ou à même le sol et meurent rapidement. Après quelques semaines, les œufs éclosent et les vers luisants vont rester sous forme de larve pendant un ou deux étés avant de se transformer en adultes.

Les larves de vers luisants ressemblent fortement aux femelles, mais certaines caractéristiques permettent tout de même de les différencier. Les larves possèdent des tâches rose pâle aux extrémités de chaque segment de leur corps tandis que les femelles ont le dos sombre avec juste une ligne plus claire au milieu. Les larves peuvent aussi briller mais très faiblement et par intermittence. Contrairement aux adultes qui se servent de la bioluminescence comme moyen de communication, les larves l’utilisent plutôt pour leur défense.

Une larve (à gauche). Une femelle (à droite). © Dominique Tranchant et Bernard Legay


Écologie :


Les vers luisants sont observables de mai à septembre, environ une heure après le coucher du soleil, dans toute la France. Cependant, une plus grande densité de population est présente dans le sud de la France.

On les retrouve principalement dans les jardins, les prairies, les haies ou les friches. Les femelles ont besoin de zones ouvertes afin de pouvoir attirer les mâles. Il est donc préférable de laisser des zones d’herbes non coupées. L’hiver, les larves de vers luisants s’abritent dans des interstices frais et humides ou s’enterrent.

Chez les vers luisants, l’espérance de vie des adultes est limitée et donc seules les larves s’alimentent. Elles constituent un auxiliaire important du jardinier, car ses mets préférés sont les escargots et les limaces. Pour s’alimenter, la larve injecte du venin à sa proie pour la paralyser puis la liquéfie avec des enzymes digestives afin de l’ingurgiter.


Une larve mangeant une limace. © Gérard Hecquet